Ces quinze hommes en noirs qui foulent l'herbe grasse
De leurs souliers cloutés en écorchant la terre
Sont-ce d'anciens guerriers, ou des gladiateurs Thraces
Qui chargent en bon ordre droit sur l'adversaire?
Soudain l'un d'eux s'échappe et part tout seul devant
Le diable court si vite! Ses pieds sont-ils ailés?
Il feinte à droite, à gauche, comme une plume au vent,
Comme un petit enfant dans ses bras est blottie
Une forme ovale qu'il serre jalousement
Tout contre sa poitrine tandis qu'il bondit.
Hélas sur le chemin du preste feu follet
Se dresse tout à coup un horrible géant
Sans cou, large d'épaules, le dos bas: il est laid!
Mais l'elfe dans sa course ne peut l'éviter
Et désespérément, pour sauver son trésor,
Avant de s'assomer sur le corps du colosse,
Il pivote, rapide, et d'un geste gracieux
Remet à son comparse ce cadeau précieux.
Celui-là est solide, et bien proportionné:
Alors que deux ennemis tentent une embuscade
Il s'écarte et les sème en deux temps, trois foulées
Et à pas de géant il va marquer l'essai.
Oyez donc! C'est ainsi que joue et vainc le Stade!
C'est un petit hymne au Stade toulousain que j'ai composé, en bon Toulousain que je suis moi-même... ^^